Troisième Comité de suivi stratégique d’APPRENDRE : Quelles orientations donner au programme sur l’année qui s’ouvre ? 

Présidé par Slim Khalbous, Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie, le Comité de suivi stratégique s’est réuni le 6 avril 2023 afin de faire un point d’étape sur les travaux engagés par APPRENDRE depuis cinq ans, de dialoguer sur les perspectives de développement du programme, de recueillir les retours des pays sur la mise en œuvre de ses actions, et de se concerter avec les partenaires de l’éducation sur les actions communes à mener. Étaient présents pour ce tour de table : les représentants de quatre pays partenaires, de la Conférence des Ministres de l’Éducation des États et gouvernements francophones (CONFEMEN), de la fondation “La Main à la Pâte”, et du Réseau des Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (Réseau des INSPÉ), ainsi que de l’Agence Française de Développement, bailleur du programme.

De gauche à droite: Clément Fays, Responsable suivi-évaluation d’APPRENDRE, Jérôme Bertheau et Johanna Gardrel, co-coordinateurs du programme, Ibrahima Thioub, Président du Conseil scientifique, Slim Khalbous, Recteur de l’AUF, Veronika Chabrol, Responsable adjointe de la division Éducation, Formation professionnelle et Emploi de l’AFD, Jennifer Hofmann, Responsable équipe projet en charge du suivi du programme APPRENDRE à l’AFD, Sabine Lopez, Directrice des projets de l’AUF, Emma Leteinturier, stagiaire APPRENDRE, et Nicolas Barbe, chargé de projets. 


“Pour l’Agence Française de Développement, APPRENDRE n’est pas un projet comme les autres” 


Virginie Delizée-Pizzo, Responsable de la division Éducation, Formation professionnelle et Emploi de l’AFD, a tout d’abord salué le travail de l’équipe de coordination du programme, pour qui la période post-covid a été très dense. “2022 a été un tournant majeur pour le programme”, a-t-elle souligné, rappelant qu’APPRENDRE a mené des activités multiples dans 23 des 26 pays cibles (production de ressources, organisation de séminaires en ligne, lancement d’un MOOC, etc.,).  

A date, ce sont plus de 4000 acteurs de l’éducation ayant une fonction opérationnelle qui ont été formés par des experts, et qui pourront assurer la dissémination des acquis sur le terrain. Un constat corroboré par les représentants de quatre pays partenaires : 

“Les formateurs, les conseillers pédagogiques et les inspecteurs ont eu à cœur de partager lors des formations un nouvel esprit pour coconstruire avec les enseignants, mais également pour une large utilisation des outils produits. Dans cette démarche, toutes les actions concourent au développement professionnel des acteurs et en particulier celui des enseignants,” a témoigné Mohamed Abdallah Mahyoub, Secrétaire général du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle à Djibouti.  

Daniel Oyono Adams, Secrétaire général du ministère de l’Éducation de base au Cameroun, a lui aussi décrit un processus de dissémination se déroulant sur plusieurs phases : “ Dans un premier temps, les membres du pool ayant reçu la formation en présentiel avec les experts organisent des séances de restitution dans leurs différentes structures d’attache. Ensuite, ces membres du premier pool de formation vont individuellement ou en groupe selon les cas, former dans les plateformes de formation continue.” 

Emmanuel Barakpété Ahiya, Secrétaire général du ministère des Enseignements Primaire et Secondaire au Togo, a fait savoir que d’une manière générale et systématique, après chaque atelier, une restitution est faite aux membres du personnel d’encadrement qui n’ont pas bénéficié de la formation, élargi aux enseignants formateurs avec la mise à leur disposition des outils produits. 

Malgré une mise en en route récente des actions à Madagascar, Téophil Rabenandrasana, Secrétaire Général du Ministère de l’Éducation nationale, a tenu à faire remarquer que les activités ont jusqu’ici rencontré le succès escompté: “L’activité portant sur l’élaboration du plan de redynamisation des Journées Pédagogiques et celle sur la formation sur l’intérêt des échanges collaboratifs entre enseignants pour l’analyse des pratiques de classe ont permis de reconnaitre l’intérêt de la redynamisation de la formation continue des enseignants.” 


Travailler à la pérennisation du programme  


Veronika Chabrol, Responsable adjointe de la division Éducation, Formation professionnelle et Emploi de l’AFD, s’est réjouie de l’ampleur d’APPRENDRE, et a rappelé l’importance d’inscrire les résultats dans la durée : “L’impact du programme dans les pays est vraiment énorme, c’est un pari réussi. C’est un joyau qui a été créé et qu’il faut continuer à faire briller.” 

Elle a été rejointe dans son propos par Jennifer Hofmann, Responsable équipe projet en charge du suivi du programme APPRENDRE à l’AFD, pour qui le succès d’APPRENDRE est en parti redevable à son positionnement unique vis-à-vis des pays.  

Une approche saluée par les représentants des pays partenaires, notamment Daniel Oyono Adams: “ L’appui en expertise assuré par APPRENDRE est en conformité avec les besoins exprimés par notre ministère au travers du Plan de Travail Annuel (PTA), car nous avons été nous-mêmes au centre de l’élaboration de ce plan, et avons veillé à faire en sorte que les six axes majeurs d’interventions qui en constituent les piliers prennent source dans nos documents stratégiques.” 

A rappelé également que les formations font appel à une expertise mixte. Elles sont en effet animées par un expert national et un expert international. 

Si pour Jennifer Hofmann “APPRENDRE n’est pas un projet en plus”, c’est aussi grâce à la contribution qu’il apporte pour faire évoluer les systèmes éducatifs, de par son appui pour exécuter des réformes éducatives, ou en impulser. En plus des sessions de renforcement des compétences des cadres de l’éducation, les travaux de recherche soutenus et publiés par le programme concourent à cet ancrage dans la sphère politique : 

“Le programme, à travers sa constante volonté de renforcer les pratiques professionnelles enseignantes et de développer les capacités de recherche en éducation bi-plurilingue (langues africaines/langue française), a permis de consolider la collaboration entre les acteurs institutionnels, les chercheurs, les praticiens, voire les communautés (APE, COGEP, etc.). Les différentes recherches-actions ont chacune mise en lumières des défis conjoncturels liés entre autres aux approches pédagogiques/curriculaires, à la politique et à la stratégie, bref à la résilience du système éducatif. Les réflexions continuent dans la même dynamique pour répondre aux besoins éducatifs en constante mutation,” a fait remarquer Emmanuel Barakpété Ahiya



“Les résultats de la recherche ne doivent pas être consignés dans un tiroir” 


Allant dans le sens du Secrétaire général du ministère des Enseignements Primaire et Secondaire au Togo, Ibrahima Thioub, Président du Conseil scientifque d’APPRENDRE, a insisté sur la nécessité de connecter tous les acteurs de l’éducation (universitaires, membres des Ministères, inspecteurs, enseignants, …) que ce soit à travers des recherches-action, qu’avec des partenariats qui font vivre les données produites par les experts. 

Aux yeux d’Abdel Rahamane Baba-Moussa, Secrétaire général de la CONFEMEN, il y a “une synergie d’actions à mener entre l’AUF et la CONFEMEN à travers les programmes APPRENDRE, PASEC, et PACTE. Ces actions pourraient être : 

  • l’appui aux chercheurs d’Afrique subsaharienne francophone dans la production de données probantes en éducation ; 
  • des webinaires de partage d’informations ou même de création de Cours en Ligne Ouverts aux Masses (CLOM) visant le renforcement des capacités de ces chercheurs en méthodologie de la recherche, en rédaction d’articles scientifiques, en recherche de financements, etc. 
  • des actions conjointes de transformation en matière d’assurance qualité en formation initiale et continue des enseignants.” 


21 partenaires qui contribuent à la réussite du programme 


Thierry Philippot, Vice-président en charge des relations internationales et des partenariats du Réseau des Inspé, a réaffirmé l’engagement du réseau auprès du programme. Une collaboration étroite qui se manifeste à travers la moblisation de leurs experts sur des missions APPRENDRE, mais aussi à travers l’intégration de Frédéric Charles, formateur à l’INSPÉ de l’académie de Versailles, à son Conseil scientifique, ou de Yann Vacher, formateur à INSPÉ de Corse, au groupe d’experts “Professionnalisation des acteurs”

Depuis son intégration à la plateforme APPRENDRE, la fondation “La main à la pâte” a également participé à la réalisation de nombreuses actions de renforcement des compétences professionnelles des formateurs en sciences et en mathématiques, notamment au Mali et plus récemment, au Togo.


Laurence Constantini, Directrice des opérations de la Fondation, a profité de cette réunion pour proposer de nouvelles pistes de collaboration, comme la création d’une banque de ressources rassemblant les productions et outils de formation élaborés par les partenaires de la coopération éducative francophone. 

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