Concentration des efforts pour des changements éducatifs durables : Retour sur le séminaire de lancement de la troisième phase du programme APPRENDRE

Lors de cet événement, un bilan des progrès accomplis depuis 2018 a été présenté, mettant en lumière l’importance de l’implication des ministères partenaires. Là où l’engagement a été fort, les résultats ont été à la hauteur des attentes. Révélé à l’occasion du séminaire, le Bilan 2018–2024 du programme en témoigne à travers plus de 80 témoignages d’acteurs de terrain.
La troisième phase du programme se veut plus concentrée : cinq pays – le Cameroun, la Côte d’Ivoire, Madagascar, la République démocratique du Congo et le Sénégal – seront accompagnés dans une logique d’approfondissement. Leurs retours d’expérience ont confirmé que les conditions sont réunies pour un saut qualitatif.
Messages forts : spécialisation, co-construction et engagement local
Lors de l’ouverture, Prof. Slim Khalbous, Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie, a insisté sur un point essentiel : pour réussir, il faudra continuer à mobiliser les équipes nationales, mais aussi investir localement, en priorisant quelques axes d’action pour éviter l’écueil du « saupoudrage » qui dilue les résultats. « Se spécialiser, concentrer les efforts, voilà la clé pour générer des changements durables », a-t-il martelé.
Ce message a trouvé un écho immédiat dans l’intervention de Raïssa Malu, ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté de la République démocratique du Congo. Elle a rappelé que la RDC avait engagé des réformes majeures appuyées par APPRENDRE, telles que la création de la Direction de la formation des enseignants (DIFOR), tout en insistant sur la nécessité de consolider ces avancées et d’ancrer durablement les dynamiques initiées. « Cette nouvelle phase doit permettre d’aligner davantage nos priorités nationales et de renforcer l’efficacité des dispositifs sur le terrain », a-t-elle affirmé, appelant à un partenariat fondé sur la coconstruction et la réciprocité.
Marie-Hélène Loison, directrice générale adjointe de l’Agence française de développement (AFD), a renforcé ce message. Elle a souligné l’importance d’une action ciblée et patiente, rappelant que les transformations éducatives profondes nécessitent du temps pour s’ancrer durablement.
Sébastien Conty, directeur adjoint des affaires globales au Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères français, a quant à lui replacé le projet dans une perspective plus large. Évoquant le sommet de Villers-Cotterêts, il a souligné l’importance de renforcer les coopérations éducatives et culturelles durables, illustrant la nécessité de tisser des liens solides entre les systèmes éducatifs.
À ce titre, l’AFD et MEAE apportent leur soutien au programme APPRENDRE, avec un financement de 10 millions d’euros sur trois ans, jusqu’en 2027.
Les partenaires institutionnels, tels que l’IFEF, la CONFEMEN et le réseau des INSPé, ont aussi mis en avant l’importance de travailler de manière collective et coordonnée.

Revoir les tables rondes
Les tables rondes du séminaire ont permis de dégager de nombreux enseignements pour l’avenir du programme. Le replay est disponible pour revoir l’ensemble des débats, des analyses d’experts et des témoignages de terrain.

Un engagement durable pour l’avenir de l’éducation
La dernière après-midi a été consacrée à un temps de travail collaboratif, réunissant ministères et experts dans le cadre d’ateliers nationaux. L’objectif était de co-construire le plan d’action pour la troisième phase du programme, en parfaite adéquation avec les stratégies éducatives nationales. Mais le programme ne s’arrête pas là : il continuera d’accompagner ses 26 pays partenaires, en poursuivant l’organisation de rencontres internationales pour favoriser l’échange d’expériences et d’expertises sur la professionnalisation des enseignants, en développant des ressources pédagogiques et en apportant un soutien à la recherche en éducation.
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Crédits photos : Sylvain Renard