Maroc : Coup d’envoi d’un projet de recherche portant sur les compétences à développer en priorité pour améliorer l’entrée au métier des futurs enseignants 

Suite au quatrième appel à projets de recherche lancé en 2021, le conseil scientifique du programme a sélectionné onze projets de recherche s’intéressant aux dispositifs qui, en début comme en cours de carrière, facilitent l’entrée et le maintien dans la profession enseignante. Afin de démarrer leurs travaux de recherche, une des équipes bénéficiant du soutien d’APPRENDRE a organisé un séminaire qui s’est tenu du 11 au 13 octobre 2022, à l’université Cadi Ayyad de Marrakech. Objectifs : concevoir un modèle épistémologique de référence pour caractériser la pratique enseignante et identifier les compétences exigibles pour le métier d’enseignant au Maroc.

C’est à l’initiative de Khadija El Hariri, Professeure à l’Université Cadi Ayyad et porteuse du projet « Vers une nouvelle formation professionnalisante des enseignants stagiaires en quête de l’amélioration de la qualité de l’enseignement offert dans les écoles marocaines », que s’est tenu ce séminaire international.  
 

Cinq objectifs principaux vont orienter cette recherche-action qui s’étendra sur 18 mois : 

  • Identifier les compétences de la profession enseignante à développer chez les futurs enseignants ;  
  • Préciser les soft-skills recherchés dans le profil des candidats à l’entrée aux CRMEF ;  
  • Identifier les soft-skills développées par les enseignants stagiaires au cours de leurs dernières années de formation ;  
  • Déterminer les rôles et les responsabilités de chacun des intervenants (superviseurs de stage, enseignants associés et stagiaires) dans le processus d’accompagnement des enseignants stagiaires dans les établissements scolaires ; 
  • Repenser l’arrimage entre les trois espaces de professionnalisation (formation initiale à l’université, formation qualifiante au CRMEF et l’accompagnement dans les établissements scolaires) pour l’exercice du métier. 

Présentation du projet aux acteurs concernés 


Pr. El Hariri a pu compter sur le soutien de l’université Cadi Ayyad, l’Institut des Sciences de l’Éducation (UM6P), le CRMEF de Casablanca-Settat, le CRMEF de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’AREF de Guelmim Oued Noun et l’Université du Québec à Rimouski (Québec, Canada). 
 

Parmi les personnes conviées : des chercheurs marocains ainsi qu’une chercheuse canadienne. L’occasion de décrire le projet et de recueillir leurs recommandations.  

Selon l’équipe de recherche, trois observations ont été retenues : 

  • Il est nécessaire d’analyser les programmes des trois espaces de professionnalisation (formation initiale à l’université, formation qualifiante au CRMEF et l’accompagnement dans les établissements scolaires). 

En effet, les prescriptions des programmes des trois espaces sont basées sur l’approche par compétence, alors que les modules donnés dans les trois espaces sont basés sur la transmission de connaissances.  
 

  • Les difficultés langagières chez les étudiants pourraient avoir un impact négatif sur les apprentissages réalisés durant leur formation. 

La plupart des modules se donnent en langue française. Or, le faible niveau des étudiants en langue française constitue un obstacle non négligeable. 
 

  •  Il importe d’uniformiser la formation pour une évaluation plus équitable des compétences. 

Les modules sont donnés de façon non uniforme d’un centre à l’autre et parfois même au sein d’un même centre. Cela peut avoir un impact sur l’évaluation. Certains formateurs évaluent les étudiants selon l’approche par compétence alors que d’autres priorisent l’évaluation des connaissances. Il doit y avoir une certaine cohérence entre l’évaluation, l’acte d’enseignement-apprentissage et les documents officiels

Les trois journées ont permis de choisir un modèle épistémologique de référence, mais aussi de développer des outils de constitution des données en harmonie avec le premier objectif du projet, soit celui de l’identification des compétences de la profession enseignante à développer chez les futurs enseignants. 


Plan d’action pour atteindre le premier objectif 


L’équipe va mener des groupes de discussion avec les acteurs de la formation sur le thème des compétences de la profession enseignante. La question de départ sera la suivante : “Selon vous, quelles compétences doit posséder un enseignant pour exercer son métier ?” 

En tout, les membres de l’équipe animeront huit groupes de discussion, réunissant, par filière (mathématiques et SVT), les acteurs des trois espaces de professionnalisation. Deux groupes seront constitués de formateurs universitaires, deux groupes seront constitués de formateurs aux CRMEF, deux groupes seront constitués d’inspecteurs et enfin, deux groupes seront constitués d’enseignants en exercice

Afin de compléter les données ainsi constituées, les chercheurs effectueront une enquête par questionnaire auprès des experts nationaux en formation des enseignants qui relèvent du Ministère. La question suivante sera posée : « Selon vous, quelles sont les compétences professionnelles nécessaires à construire en priorité pour favoriser l’entrée dans la profession enseignante ? Classez ces compétences de la plus importante à la moins importante ». 

Les chercheurs chercheront à déterminer s’il y a des recoupements entre les compétences identifiées par chaque groupe d’acteurs et si ces dernières ont la même importance relative.  
 

Cette étape permettra de travailler à un meilleur arrimage entre les compétences travaillées dans chaque espace de professionnalisation.  

 
L’équipe sera également en mesure de comparer les compétences prescrites dans les textes officiels avec les compétences qui ont été identifiées par les différents groupes d’acteurs. Cela permettra aux chercheurs d’aller au-delà des compétences prescrites et de considérer les besoins du milieu dans le travail d’identification des compétences requises pour exercer le métier d’enseignant. 


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