[Vidéo] La Guinée renforce la professionnalisation des enseignantes et des enseignants grâce à des livrets de suivi de stage

Deux livrets, un objectif commun : articuler théorie et pratique
Un enjeu central pour la formation des enseignants en Guinée réside dans l’articulation entre les apprentissages théoriques et la pratique sur le terrain.
La capacité à transposer les connaissances en pratiques de classe reste un enjeu crucial pour la professionnalisation des futurs enseignants.
Dès 2024, le programme APPRENDRE a commencé à adresser cette problématique en organisant de premiers ateliers qui ont permis aux formateurs de renforcer leurs compétences sur des méthodes pédagogiques clés comme l’« exposé thématique » et le « feedback ». Ces approches sont fondamentales pour développer l’analyse de pratique et le dialogue constructif durant les stages.
Les récents ateliers de juillet 2025 s’inscrivent dans la continuité de cette démarche et constituent l’aboutissement de ces efforts. Ils ont permis de consolider les livrets de stage qui avaient été conçus et testés. Ces livrets créent désormais le cadre formel et les outils concrets (grilles d’observation, d’analyse, etc.) pour que les méthodes d’exposé thématique et de feedback soient systématiquement appliquées, suivies et évaluées durant les stages.
Comme l’a souligné Afsata Paré-Kaboré, experte du programme : « Pour que ces acquis se traduisent durablement dans la pratique professionnelle des futurs professeurs, il est indispensable d’assurer une meilleure articulation entre les apprentissages théoriques et leur mise en œuvre en situation réelle. »
Des outils pour des stages mieux encadrés
Ces livrets constituent des outils essentiels pour transformer l’expérience de stage en une véritable opportunité de développement professionnel. Ils serviront à :
- Structurer le parcours de stage : Les livrets offrent un cadre clair pour l’ensemble de la période de stage. Ils définissent les attentes, les étapes clés et les objectifs d’apprentissage pour les élèves-maîtres et les élèves-professeurs, assurant ainsi une cohérence entre les différentes écoles d’application et les institutions de formation (ENI, ISSEG).
- Faciliter l’observation et l’analyse des pratiques : Plus qu’une simple évaluation, les livrets intègrent des grilles d’observation et d’analyse détaillées. Ces outils permettent aux stagiaires de documenter précisément leurs expériences en classe, d’identifier leurs forces, leurs défis et de réfléchir de manière critique à leurs actions pédagogiques. Comme l’a souligné Sékou Bangoura, chargé de cours à l’ISSEG, « le livret est un miroir du terrain : il révèle la progression réelle de l’étudiant. »
- Renforcer l’accompagnement pédagogique : Le livret devient un support de dialogue privilégié entre le stagiaire, son tuteur de stage sur le terrain et son formateur de l’institution. Il fournit des bases concrètes pour les retours (feedbacks), aidant les encadreurs à guider les stagiaires dans leur développement professionnel.
- Harmoniser les pratiques de suivi : En offrant un outil commun et validé, les livrets garantissent une certaine uniformité et équité dans le suivi des stagiaires à travers les différentes ENI et l’ISSEG. Cela assure que tous les futurs enseignants bénéficient d’un niveau d’encadrement similaire et basé sur des standards de qualité reconnus.
- Développer l’autonomie et la réflexivité : Grâce aux fiches et grilles, les stagiaires sont encouragés à développer leur capacité d’auto-analyse. Ils apprennent à articuler la théorie à la pratique, à identifier leurs propres besoins de formation continue et à adapter leurs méthodes d’enseignement aux réalités complexes de la classe.
Ces livrets, désormais consolidés et validés par les acteurs clés, seront diffusés largement, tant en format papier que numérique, au sein des ENI et de l’ISSEG. Des sessions de formation et d’appropriation sont déjà prévues pour les formateurs, les tuteurs de stage et les étudiants eux-mêmes.
Bien plus que de simples séances de travail, les ateliers ont été des moments d’échanges particulièrement fructueux et de renforcement des capacités, comme en témoignent avec enthousiasme les participants.
M’Bemba Touré, Enseignant Formateur à la Direction générale de la Formation Continue du personnel Enseignant (MEPU-A), exprime un « sentiment de satisfaction » et garde « un espoir quant à la réussite de cet outil professionnel au service de l’école guinéenne. » Roger Delamou, chargé de cours à l’ISSEG, considère cet atelier comme « l’une des expériences primordiales pour le bien-être du système éducatif guinéen, » insistant sur l’importance pour les participants de « partager nos expériences aux autres collègues qui n’ont pas eu le privilège de participer. »
De son côté, Alhassane Touré, chargé de stages à l’ENI, se dit « plus que satisfait » et « vraiment outillé pour accomplir sa mission de superviseur actif. »