Animée par Marguerite Altet et Adrien Makaya, à Libreville, cette première formation a rassemblé 40 superviseurs pédagogiques du primaire. L’intervention des experts, qui a porté sur l’observation et l’analyse des pratiques enseignantes, a rencontré un franc succès. Retour sur une première réussite.


Contexte éducatif gabonais 


Au Gabon, la supervision pédagogique des enseignants est assurée par les inspecteurs et les conseillers pédagogiques, ainsi que par les enseignants-chercheurs de l’ENS.  

Les quatre Centres de perfectionnement pédagogique (CPP) sont des structures qui assurent l’organisation des formations continues des enseignants du primaire et du secondaire, en collaboration avec l’Institut Pédagogique National (IPN).  

Le corps des inspecteurs de l’enseignement secondaire, quant à lui, est formé à l’étranger (INSPE de Lyon).  Les effectifs réduits ne permettant pas d’assurer la supervision suffisante sur l’étendue du territoire, le pays vient de mettre en place une formation des inspecteurs du secondaire à l’ENS, qui devait démarrer cette année.  

Un constat a été fait concernant l’insuffisance des outils de formation innovants en matière de supervision. Les cadres pédagogiques conçoivent eux-mêmes leurs grilles d’observation et à des degrés moindres, les outils d’entretien avec les enseignants qu’ils supervisent.  



Objectifs de l’atelier de formation 


Cette activité de formation avait pour objectifs de : 

– Outiller les formateurs en matière d’analyse des pratiques enseignantes ;  

– analyser les grilles d’observation et d’entretien existantes ;  

– faire élaborer ou améliorer des grilles d’observation de pratiques enseignantes ;  

– élaborer un document servant de guide au formateur pour assurer la démultiplication des formations auprès des enseignants du primaire.  



Des professionnels motivés 


La Professeure Marguerite Altet, coordinatrice du Groupe Thématique d’Expertise 1 « Professionnalisation des acteurs » et experte principale de cet atelier, a relevé la très grande implication du groupe de participants gabonais, constitué à moitié d’inspecteurs, et à moitié de conseillers pédagogiques :  

« Les participants ont exprimé leur besoin de ce 1er atelier pour avoir connaissance des changements de pratiques à mettre en place pour améliorer leur encadrement avec une démarche différente, et de nouveaux outils. 

Ils souhaitent désormais modifier la supervision telle qu’ils la mènent et voient l’intérêt des pratiques réflexives et d’une supervision-accompagnement et non de contrôle. Les participants ont été très présents, ponctuels et impliqués, productifs tout au long de l’atelier.   

Sur l’analyse compréhensive des pratiques, ils ont rapidement distingué l’analyse de l’évaluation et la nécessité d’avoir des outils conceptuels et des théories. L’engagement de tous au cours des travaux de groupes mixtes de co-construction où la différence de statut entre inspecteurs et conseillers pédagogiques n’est jamais apparue. La richesse des échanges lors des mises en commun en plénière, l’écoute, le respect du rythme des débats et l’ajustement aux demandes ont permis de mettre en place très vite la dynamique attendue, les échanges et les productions reposant sur un partage d’idées et un consensus.  
 

L’appui lors des interventions en plénière et de l’accompagnement des groupes du Docteur Adrien Makaya a été très positif. La démarche pratique et d’accompagnement des deux experts et leurs apports ont été plébiscités, ainsi que les ressources partagées.  

Les participants ont manifesté un vif intérêt pour cet atelier et pensent pouvoir mettre en œuvre des stratégies et des mécanismes pour le disséminer au sein des activités pédagogiques proches à venir.  

 
Sur l’accompagnement, les stagiaires ont vraiment adhéré à la démarche et la posture et exprimé la prise de conscience du grand écart qui reste à combler. Ils ont compris la nécessité de passer de l’évaluation et du contrôle, à une analyse compréhensive des pratiques. » 

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