L’Afrique fait face à un défi majeur : susciter l’intérêt des élèves pour les sciences. Pour y parvenir, 23 formateurs d’enseignants ont posé leurs valises à Paris, du 2 au 6 décembre 2024, afin de participer à un séminaire d’envergure organisé par la Fondation La Main à la Pâte (LAMAP), avec le soutien du programme APPRENDRE. Au programme : immersion dans des classes, ateliers pratiques et échanges d’expériences pour repenser les méthodes d’enseignement. 

Dès le premier jour, les participants ont été immergés dans le quotidien d’une école primaire parisienne, située dans le quartier de la Goutte d’Or. Cet établissement, membre du réseau des Centres Pilotes de LAMAP, leur a permis d’observer des séances de classe intégrant la démarche d’observation scientifique, et de réfléchir à la mise en place de projets d’établissement et d’événements scientifiques. 

La semaine s’est poursuivie dans le cadre inspirant du Tipi de la Maison pour la Science, où se sont déroulés des ateliers animés par des membres de la Fondation La Main à la Pâte. Ces moments d’échange et de travail collaboratif ont permis de partager des pratiques innovantes pour transmettre aux élèves africains le goût des sciences et les outils pour comprendre le monde qui les entoure. 

  • La formation a réuni 23 formateurs d'enseignants représentant une grande diversité de pays africains : le Bénin, le Burundi, le Cameroun, les Comores, Djibouti, la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Sénégal, le Togo et la Tunisie.

Des projets ambitieux 

En Afrique, l’enseignement des sciences butte contre de nombreux obstacles : manque de matériel, programmes scolaires peu adaptés, préjugés sociaux envers les sciences, … Les témoignages des participants sont toutefois porteurs d’espoir. Hayet Saoudi, Maître Assistante à l’Université Carthage en Tunisie, prévoit d’intégrer dans ses cours de didactique des sciences les outils découverts, comme l’application FizziQ. Elle envisage même de mener une recherche sur ce sujet.

Mouhamadou Sembene Boye, Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, compte, quant à lui, réinvestir ces acquis dans son pays en promouvant des approches interdisciplinaires. Ramadan Njindam Oumarou, Enseignant-chercheur à l’Université de Yaoundé I, a, lui aussi, trouvé une source d’inspiration particulière dans les ateliers sur l’interdisciplinarité : « Dans la suite de mes activités à la faculté des sciences de l’éducation, je compte introduire un module d’enseignement sur l’interdisciplinarité au secondaire. » 

Inspirée, Dahouessa Assiba Thérèse Akoua, Inspectrice pédagogique en sciences physiques en Côte d’Ivoire, souhaite créer un complexe éducatif à Bonoua pour former les enseignants d’établissements scolaires privés, recrutés sans formation pédagogique préalable. 

Houda Nassik, Inspectrice Pédagogique à Casablanca, partage cet enthousiasme. Elle souligne l’importance de réinvestir ces connaissances pour promouvoir une éducation inclusive et durable dans son pays, le Maroc. 

Léonce O. A. Affolabi, Enseignant dans les Ecoles Normales Supérieures du Bénin, a quant à lui insisté sur la nécessité d’adapter ces outils et méthodes à différents niveaux d’enseignement, domaines et contextes, tout en restant fidèle aux principes de l’Approche Par Compétences. 


Vous souhaitez, comme ces 23 formateurs, révolutionner l’enseignement des sciences en Afrique ? 

Dans la suite du guide du formateur d’enseignants de mathématiques et du glossaire de didactique, les experts APPRENDRE publieront bientôt un guide destiné aux formateurs spécialisés en sciences. 

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