Maurice : Des formations pour enseigner les maths et les sciences autrement 

Au mois de mai 2024, deux expertes du groupe APPRENDRE “Promotion et enseignement des mathématiques et des sciences” ont animé des formations à Port-Louis. Face à la baisse du niveau des élèves en sciences et mathématiques, le Ministère de l’Education a fait appel au programme pour renforcer les compétences de directeurs d’école et d’inspecteurs pédagogiques. Objectif : raviver l’intérêt des élèves et des enseignants pour ces matières.

À Maurice, l’enseignement des maths et des sciences se limite la plupart du temps à la transmission orale des connaissances, malgré la mise à disposition de manuels qui accordent une place de choix aux expérimentations. Selon le Ministère de l’Education, les enseignants ne semblent pas assez à l’aise avec ces deux disciplines.  

En mai 2024, APPRENDRE a formé des encadreurs pédagogiques et des directeurs d’école afin que ces derniers soient mieux armés pour accompagner leurs personnels enseignants. 

Les formations se sont focalisées sur les stratégies d’enseignement innovantes, en se fondant sur l’état de la recherche. 

Lors des ateliers, Julie Horoks, membre du groupe d’experts APPRENDRE “Promotion et enseignement des mathématiques et des sciences”(GTE 4) et Asifa Salehmohamed, Maîtresse de conférences au Mauritius Institute of Education (MIE), ont insisté sur l’importance de rendre l’élève acteur de son apprentissage et de développer sa capacité à résoudre des problèmes qui prennent appui sur des situations qui leur sont familières.  

Des questionnaires, des débats ainsi que l’analyse collective des manuels et des sujets d’examens ont permis de montrer que les difficultés rencontrées ne sont pas imputables aux compétences des enseignants. 

Constat soulignait par Julie Horoks: « Une difficulté énoncée par les participants est l’obligation ressentie par les enseignants de faire tout le manuel, ce qui représente un travail qui ne permet ni de prendre le temps de commenter les exercices, ni d’ajouter des exercices manquants, en particulier des exercices pour faire chercher, faute de temps ou de ressources nécessaires.  

La prise de recul sur certains points comme l’insuffisance des manuels, les pratiques consistant à donner un exemple plutôt que de laisser chercher les élèves, de montrer la bonne réponse plutôt que de discuter des erreurs, semble avoir permis une remise en question des réelles difficultés des élèves et de leurs enseignants. » 


Sophie Canac, experte du GTE 4 et Shakeel Atchia, Maître de conférences au MIE ont, elles aussi, fait évoluer les représentations des participants sur l’origine des difficultés des élèves. Pointant au départ la barrière de la langue (les enseignants doivent parfois avoir recours au créole), les participants ont par la suite compris qu’il existe des obstacles à l’apprentissage des sciences plus impactant.  

Les participants ont également travaillé sur la conception de situations de départ qui font naître des questionnements et poussent l’élève à s’engager dans une démarche d’investigation. 

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