Décoder, déchiffrer et comprendre les mots sont autant de savoirs fondamentaux dont on ne peut faire l’économie si l’on souhaite que les élèves s’investissent pleinement dans toutes les disciplines scolaires. Durant le mois de mars 2023, quatre experts en lecture-écriture ont mis en branle une formation en faveur d’inspecteurs et conseillers pédagogiques de français, mais pas seulement ! Souhaitant s’éloigner de l’idée reçue faisant peser la responsabilité de l’acquisition de ces savoirs aux enseignants de français, les autorités gabonaises ont également conviés des encadreurs de disciplines non linguistiques. Trois questions parmi tant d’autres ont été relevées : Comment améliorer l’identification des mots ? Comment améliorer la fluence de lecture ? Comment améliorer la compréhension ?

Le système éducatif gabonais a fait le constat de difficultés importantes en matière de lecture chez les élèves, aussi bien en français que dans les disciplines non linguistiques (DNL) où cette compétence est sollicitée. Ce déficit est l’une des causes de l’échec scolaire, avec des taux de redoublement élevés dépassant les 30% au primaire et au collège.  

Même si le PASEC 2019 évoque de meilleurs résultats au Gabon que dans les autres pays ayant participé à l’enquête, les disparités dans l’acquisition des compétences en lecture sont évidentes d’une région à une autre. Les méthodes d’enseignement sont peu motivantes et ne développent suffisamment ni la compréhension et la lecture oralisée et expressive, ni la prise en compte du transfert en langue première des élèves. Il en est de même dans la compréhension des textes scientifiques, laquelle constitue un obstacle à la réussite dans les autres disciplines. 

La formation des inspecteurs et des formateurs joue un rôle prépondérant pour le développement des capacités des enseignants. Ce sont ainsi 80 cadres venus des 24 bassins pédagogiques du pays qui se sont réunis à l’Institut pédagogique national (IPN) de Libreville, afin de suivre un premier atelier de formation. 


Les 40 formateurs du primaire ont été encadrés par deux experts-relais du Groupe Thématique d’Expertise (GTE) 5 “Apprentissage de la lecture et langues d’enseignement”: Martin Mathys Ndoungou, Inspecteur Principal Emérite en didactique de langue, et François Nguembi, Inspecteur Pédagogique du primaire. 

Le binôme d’expert a ainsi donné les clés pour concevoir et pratiquer des activités motivantes de déchiffrage et de compréhension en lecture dans les classes du primaire. 


Gyna Falmone Bayi Kessi, épouse Mbina, et Annie Bernadette Mbezele Tanga, qui ont quant à elles pris en charge les formateurs du secondaire au nombre de 40 également, ont déroulé un programme de formation poursuivant deux objectifs principaux :  

  1. Améliorer les capacités des encadreurs et des enseignants à identifier des contenus linguistiques utiles aux autres disciplines ; 
  1. Choisir ou concevoir des activités et des supports en lecture et en langue, utiles aux autres disciplines.  

Les acteurs du système éducatif déplorent en effet un déficit linguistique en français, lors de l’accès aux apprentissages des disciplines non linguistiques : les élèves ont des difficultés de compréhension même aux niveaux des consignes et d’un lexique scientifique de base. 

Lors de la réécriture du curriculum du collège, le Ministère a introduit dans le Socle des connaissances et des compétences « transversales fonctionnelles » en communication orale et écrite. 

Pour chaque session, les participants ont été invités à faire des propositions de stratégies de démultiplication dans leurs zones respectives. 


A l’issu de cette démultiplication, une activité de restitution sera organisée et permettra de construire des outils de remédiations des difficultés rencontrées. 

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