Au Burkina Faso, des directeurs d’écoles se forment pour mieux répondre aux besoins des enseignants 

Du 23 au 27 mai 2022, une cinquantaine de directeurs d’écoles venus des 13 directions régionales du pays ont suivi une formation à Ziniaré. Placé sous la présidence de Monsieur Ibrahima Sanon, Secrétaire Général du ministère de l’éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, l’atelier a porté sur l’animation pédagogique des activités de proximité au niveau des Circonscriptions d’Éducation de Base (CEB). Au programme : présentation d’activités novatrices pour l’accompagnement de proximité, formation à l’analyse de leurs environnements scolaires et à l’utilisation d’outils d’évaluation et de remédiation destinés aux maîtres, et bien plus.

Après un atelier ayant rassemblé des encadreurs pédagogiques, en février 2022, APPRENDRE poursuit ses activités en faveur du développement des Circonscriptions d’Éducation de Base (CEB). A cette occasion, l’atelier a visé un noyau de directeurs d’école.


Les directeurs d’écoles et leur rôle clé dans l’animation pédagogique de proximité 


Les directeurs d’écoles sont avec les enseignants la cheville ouvrière des enseignements-apprentissages. Au Burkina Faso, certains sont parfois des instituteurs principaux. Ceux-ci sont désormais intégrés dans le corps des inspecteurs de l’enseignement du premier degré, mais un nombre important d’entre eux continuent de diriger des écoles. 

La gouvernance de l’école fait partie des thématiques abordées dans le cursus de formation des enseignants au cours de la formation initiale. Toutefois, ces acteurs ne sont pas tous passés par des écoles de formation. Certains ont en effet intégré le corps suite à la mise en œuvre d’un nouveau statut particulier de “métier éducation, formation et promotion de l’emploi.”

Il est donc aujourd’hui opportun de renforcer les formations destinées aux responsables des établissements primaires, surtout pour ceux qui n’ont pas été formés à l’Ecole normale supérieure (ENS), afin de développer un environnement propice aux apprentissages, à des comportements civiques et pour répondre aux besoins des enseignants dans l’analyse des problèmes rencontrés. 
 
 

Pour ce faire, la Direction générale de l’Encadrement pédagogiques et de la Formation initiale et continue (DGEPFIC), dans sa nouvelle stratégie de formation continue pour le renforcement de la professionnalisation des personnels de l’éducation, a demandé au programme APPRENDRE d’organiser un atelier de formation au profit des directeurs d’écoles. 


La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par Madame Habibata Lauraine Toné, Directrice Générale de l’Encadrement pédagogique et de la Formation initiale et continue (DGEPFIC), entourée des deux formateurs : 
 

— Dr Simon Pierre Tibiri, Maître-Assistant en Sciences de l’Éducation/Andragogie, École Normale Supérieure (ENS) de Koudougou ; 
 

— M. Enock Diasso, Inspecteur de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle (IEPENF), Spécialiste de l’Étude de leçon, Direction générale de l’Éducation formelle générale. 
 
 

Tout en saluant les efforts qu’ils déploient sur le terrain pour soutenir les enseignants, elle les a exhortés à partager les acquis de la formation en tant que noyau de formateurs de formateurs. Un protocole de dissémination des acquis de la formation et un canevas de rapportage ont été élaborés au cours de l’atelier afin d’optimiser les chances d’un meilleur partage et permettre au ministère de suivre l’évolution des activités. 


Pour de nouvelles approches de l’encadrement de proximité 


Dr Tibiri a présenté aux participants une nouvelle approche d’encadrement : l’Action de formation en situation de travail/Apprentissage en situation de travail (AFEST/AST). Il s’agit d’un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel en situation de travail où le temps de la formation n’est plus séparé du temps de travail.

L’approche vise à : 

  • instaurer un climat de confiance entre encadreur et encadré ; 
  • motiver et valoriser le travail du maître ; 
  • consolider la formation initiale et continue des enseignants ; 
  • améliorer la prestation des enseignants ; 
  • réaliser un bon rendement quantitatif et qualitatif ; 
  • responsabiliser davantage l’enseignant. 

La communication a été complétée par une présentation par M. Diasso de la nouvelle approche de l’encadrement pédagogique (NAEP). Cette méthode est innovante de par sa démarche participative, qui tente de créer un nouveau partenariat entre l’encadreur et l’encadré. Les enseignants sont en effet invités à rechercher des solutions. Pour leur part, les encadreurs doivent développer chez l’enseignant les compétences de conception et d’analyse.  


Au regard des insuffisances constatées dans l’encadrement pédagogique, la NAEP s’est fixée les orientations suivantes : 

  • Utiliser davantage les données sur le rendement scolaire comme source d’information pour améliorer la qualité de l’enseignement ; 
  • Fournir aux enseignants un soutien plus approprié pour les valoriser et les motiver davantage dans le travail d’amélioration de la qualité de l’enseignement. 

D’autres approches ont été abordées : l’Analyse des Pratiques Enseignantes (APP), l’approche «Etude de leçon (EL)», l’Ecole de Qualité Amie des Enfants (EQAMmME). Cette dernière prône un établissement «au sein duquel l’élève, l’enseignant, le parent d’élève et la communauté sont responsables de la vie scolaire et créent les conditions d’un apprentissage dans la joie ». La vision de l’EQAME selon le présentateur, est l’épanouissement total de l’enfant en lui permettant de révéler tout son être, toutes ses potentialités, à lui-même et à la société. L’objectif général poursuivi est de rendre l’environnement éducatif plus convivial et plus propice à la qualité des enseignements/apprentissages au Burkina Faso.


Les participants ont également été soumis à plus d’une quinzaine de travaux pratiques et de simulations.

Parmi ces activités, on peut citer : 

  • une proposition d’aide à apporter à un enseignant de la classe de CP1 ; 
  • la conduite d’une visite de classe par un directeur d’école nouvellement admis à l’examen du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ; 
  • une proposition de résolution d’une difficulté des enseignants et des élèves dans une discipline donnée au moyen de l’approche « Etude de leçon » ; 
  • la simulation de la mise en œuvre d’un moment significatif d’une leçon identifiée ; 
  • la rédaction d’un projet éducatif
  • l’élaboration d’une feuille de route en vue de la mise en œuvre de l’approche EQAME dans une école ; 
  • le remplissage de l’outil d’appui/conseil à l’encadrement pédagogique à l’usage des enseignants du primaire ; 
  • le remplissage de l’outil d’appui/conseil à l’encadrement pédagogique et administratif à l’usage du directeur d’école ; 
  • l’élaboration d’un Plan d’amélioration individuel
  • l’élaboration d’un Plan d’amélioration collectif
  • la rédaction du protocole de dissémination
  • la rédaction du guide de suivi de proximité du directeur en se référant aux approches AFEST, APP, Etude de leçon, le concept PAI /PAI et EQAME. 

  • Monsieur le Secrétaire Général (au milieu) encourageant les participants au cours de sa visite du 25 mai 2022

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