Recherche en éducation : D’où viennent les difficultés en lecture/écriture chez les élèves ivoiriens ? 

Selon le PASEC (2014, 2016), 37,6% des élèves ivoiriens n’arrivent pas à lire correctement ni à identifier de façon adéquate la correspondance graphie/son. Les nombreuses données qui attestent de ces difficultés d’apprentissage ont conduit Denis Koménan Dagou, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët Boigny, à soumettre au programme APPRENDRE une proposition de projet de recherche, afin d’identifier les causes de ces lacunes chez les élèves en début d’école primaire en Côte d’Ivoire. Ayant pour objectif de proposer des pistes d’amélioration de l’enseignement de la langue écrite et orale, la recherche s’est également penchée sur les pratiques des enseignants.

APPRENDRE a accompagné 19 équipes dans le cadre de son premier appel à projets de recherche en éducation “Documenter et éclairer les politiques éducatives dans les pays francophones”
 

Parmi les projets sélectionnés, l’étude “Pratiques enseignantes et compétences en Lecture/écriture au cycle préparatoire (CP1 et CP2) dans l’enseignement primaire en Côte d’Ivoire”

Conduite à partir de tests en lecture auprès de 1 120 élèves en CP, d’observations de classe, et d’entretiens auprès de différents acteurs, les résultats de l’étude ont été exploités pour fournir des propositions d’intervention destinées au Ministère de l’Education ivoirien : 


Le regard de l’expert  


Membre du Conseil scientifique d’APPRENDRE, Jacques Béziat est Professeur des universités et Directeur du CIRNEF (site de Caen), en France. Ses travaux portent sur les pratiques instrumentées en contextes éducatifs, et sur les contraintes et les enjeux liés à la formation et l’accompagnement des enseignants et formateurs. 

“Les résultats montrent que dans les écoles observées pour les deux premières années de l’école primaire que la majorité des élèves ont de faibles compétences en langue, les faibles compétences en lecture ne permettent pas aux élèves de tirer du sens de ce qu’ils lisent. 
 

Quant à eux, les enseignants n’appliquent que partiellement, voire pas, la méthode syllabique phonémique, pourtant préconisée dans les programmes scolaires.  Les séquences pédagogiques elles-mêmes sont parfois tronquées : absence de temps de compréhension, d’aller-retour entre l’écrit et l’oral, de renforcement, etc. 
 

Pour les enseignants, le problème semble venir des conditions matérielles de classe, des effectifs pléthoriques, de curriculums trop denses ou mal adaptés aux compétences des élèves, de leur formation aussi.  
 

Les recommandations vont donc dans ce sens : 

  • Renforcer l’encadrement pédagogique des enseignants (formation initiale et continue) et leur suivi de proximité.   
  • Revoir les programmes et curriculums pour les adapter aux réalités matérielles des écoles et aux compétences réelles d’entrée dans la scolarité des élèves. 
  • Produire des ressources pédagogiques très explicites (dans les manuels, doubler les écrits en script et en cursif, etc.), adapter les visuels et les images des manuels aux réalités sociales des élèves ivoiriens.” 

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