Le Burundi redéfinit ses manuels scolaires : des améliorations concrètes pour la 7e année

Des améliorations ciblées par discipline
Dix axes d’amélioration ont été explorés : repenser la structure des leçons, diversifier les exercices, enrichir les supports… le tout avec un cap bien défini : rendre les manuels plus pertinents, plus progressifs et plus accessibles pour les élèves. En parallèle, les participantes et participants ont consolidé leurs compétences : mieux rechercher l’information, respecter les droits d’auteur et tirer le meilleur parti des outils numériques.
Chaque domaine d’étude a fait l’objet d’un travail de fond, intégrant de nouvelles approches pédagogiques :
- Mathématiques : L’accent a été mis sur l’utilisation de situations d’apprentissage concrètes et en lien avec la vie quotidienne des élèves, afin de faciliter la compréhension des notions.

- Entrepreneuriat : Le manuel d’Entrepreneuriat a été repensé pour donner une vision plus moderne et inclusive du monde du travail. L’une des premières décisions a été de modifier la couverture pour qu’elle représente l’égalité des genres, montrant aussi bien des femmes que des hommes dans des activités variées, de l’élevage à l’informatique. La table des matières a été réorganisée pour un apprentissage plus logique et motivant. Des cas pratiques, comme l’élaboration d’un « plan d’affaire pour démarrer l’apiculture, » ont été ajoutés pour que les élèves puissent développer des compétences pratiques et applicables à la réalité.

- Langues (Français et Kiswahili) : Pour les langues, l’objectif est de rendre les manuels plus vivants et d’inclure des compétences souvent négligées. En français, les leçons comprendront désormais des séances de compréhension orale et des récitations de poèmes. En kiswahili, les concepteurs ont imaginé différentes formes de dictées, y compris la « dictée négociée, » où les élèves travaillent ensemble pour trouver la bonne orthographe. Dans les deux langues, des extraits littéraires et des illustrations générées par intelligence artificielle viendront enrichir l’imaginaire et donner du contexte aux histoires.
- Sciences et Technologie : Le travail des conceptrices et des concepteurs s’est concentré sur une approche plus active, qui met l’accent sur la démarche scientifique (formuler des hypothèses, mener des expériences et en tirer des conclusions) et sur la curiosité naturelle des élèves. Le contenu sera plus concret et documenté, s’appuyant sur des sources officielles comme l’Organisation Mondiale de la Santé. De plus, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour les illustrations a permis d’imaginer des manuels où les images reflètent l’environnement burundais, afin que les élèves puissent s’y reconnaître et se sentir pleinement concernés par ce qu’ils apprennent.

- AEPS (Activités d’Éducation Physique et Sportive) : Les manuels d’AEPS, qui couvrent la musique, les arts plastiques, l’art dramatique et l’éducation physique, ont été revus pour offrir un contenu plus pertinent. En EPS, les leçons ont été simplifiées et le vocabulaire a été adapté au niveau des élèves. De nouveaux sports collectifs, comme le netball, ont été introduits. Pour les arts plastiques et l’art dramatique, de nouvelles leçons ont été ajoutées pour stimuler la créativité et l’expression des élèves.
Perspectives : une collaboration durable
La prochaine phase se concentrera sur la production des premiers jets de manuels, avec une échéance fixée à la fin de l’année 2025. Un suivi régulier est prévu pour accompagner les auteurs et garantir que ces nouvelles ressources pédagogiques soient de haute qualité, alignées sur les besoins des élèves burundais.


En signe de gratitude et de reconnaissance pour leur engagement, des cadeaux symboliques ont été offerts aux deux experts APPRENDRE, Mireille Lamouroux et Jean-Louis Durpaire. De leur côté, les experts ont tenu à souligner l’implication des participants, un des facteurs essentiels qui, selon eux, a assuré la réussite des sessions.