Dans la grande majorité des pays africains ciblés par les enquêtes du PASEC 2019, les analyses montrent qu’il ne suffit pas d’être allé à l’école jusqu’à la fin du cycle primaire pour savoir lire et écrire. En fin de cycle primaire, en moyenne, plus de la moitié des élèves n’atteignent pas le seuil « suffisant » de compétences en lecture. Du côté des enseignants, les enquêtes révèlent un niveau de maîtrise globalement satisfaisant de connaissances et compétences en compréhension de l’écrit. Le dernier rapport de la CONFEMEN souligne toutefois la nécessité de mettre en œuvre des actions de formations spécifiques aux enseignants, particulièrement à Madagascar, en RDC, et au Tchad. Pour atteindre l’objectif 4 de développement durable visant à garantir l’accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de qualité, le programme APPRENDRE s’engage dans des actions d’appui pérennes. Retour sur une expérimentation phare du programme.
Faire des experts formés par APPRENDRE les moteurs d’un changement dans les écoles
En réponse aux demandes du Bénin, du Cameroun, des Comores, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, et du Tchad, APPRENDRE a confié, à partir de 2021, la formation de 35 experts locaux au Groupe Thématique d’Expertise “Apprentissage de la lecture et langues d’enseignement”. Les ateliers ont consisté à aider les binômes d’experts à concevoir le scénario de formation de 40encadreurs de proximité en lecture/écriture.
Parmi les thèmes évoqués : les nouvelles conduites de lecture, l’acculturation à l’écrit en contexte plurilingue, les systèmes d’enseignement et les types d’évaluation, la lecture et l’écriture dans toutes les disciplines, etc,.
In fine, l’objectif était de former des encadreurs issus de toutes les régions, afin de toucher le plus d’acteurs en zones reculés. On constate en effet que le taux d’analphabétisme est plus élevé dans les espaces ruraux.
Pari tenu pour les premiers experts-relais formés en 2021 !
Au Tchad, Dainro Madjibeye Djimodingar, Cheffe de division de l’Évaluation au Centre National des Curricula, et Marcel Dewa Goloum, Formateur national, ont mené des ateliers de formation auprès d’une quarantaine d’inspecteurs, de directeurs d’écoles, et de conseillers pédagogiques.Pour leur première formation, c’est une salle remplie qui attendait les experts béninois Félix Oloni et Géraldine Dossi.Au Mali, Salimata Goita Coulibaly et Bouacar Diabate ont animé la formation qu’ils ont élaborée au cours de l’atelier préparatoire, sous l’œil vigilant de Jean Émile Gombert, membre du GTE 5 et responsable du suivi des référents maliens.Au Congo-Brazzaville, Fidèle Kaya et Viannelle Gilda Ougambou ont animé leur premier atelier de restitution avec le soutien de Delphine Edith Emmanuel, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique :
Les experts du primaire et du secondaire qui ont été formés cette année ne sont pas en reste. Emile Hounleba et Kodjo Agbogla, au Bénin, ainsi que Michel Abassa et Yolande Kamaha Tatchum, au Cameroun, ont à leur tour entamé des formations. Découvrez leur témoignage :
Des actions de formation seront proposées très prochainement aux Comores, au Gabon, au Niger, et en Mauritanie. En attendant, les formateurs en lecture/écriture pourront se plonger dans le fascicule conçu par le GTE 5, afin d’apprendre aux enseignants à évaluer le niveau des élèves en lecture-écriture en 4ème année du primaire et 6ème de collège, et proposer des pistes de remédiations pour améliorer l’identification des mots, la fluence de lecture et la compréhension.
Le GTE 5 est un groupe d’experts universitaires internationaux reconnus dans le champ de l’enseignement-apprentissage de la lecture et de l’écriture, et du bi-plurilinguisme. Il compte 5 membres : Maryse Bianco, Comlan Fantognon, Jean Emile Gombert, Gérard Vigner et Muriel Nicot-Guillorel. Le groupe est coordonné par cette dernière.
Afin d’avoir une meilleure connaissance des productions scientifiques et institutionnelles ayant trait aux technologies de l’information et de la communication en éducation (TICE) en Afrique francophone, à Haïti, et au Liban, APPRENDRE a lancé une veille sur des publications scientifiques, des évaluations et des rapports émanant d’institutions ou d’organisations internationales pour le domaine de la formation par et aux TICE des enseignants et des élèves du primaire et du secondaire. Un travail de collecte confié au Professeur émérite Georges-Louis Baron et à Solène Zablot, Docteure en Sciences de l’éducation et de la formation au laboratoire EDA (Université Paris Cité).
Malgré la volonté du gouvernement congolais de transformer l’école par le biais du numérique, il n’existe pas encore une politique des TICE qui puisse servir de cadre d’action. De mars à avril 2023, deux experts ont posé la première pierre à l’édifice. Suite à une collecte de données, et deux séances de travail avec les services de la Direction des Systèmes d’Information et de la Communication (DSIC), un cahier des charges définissant les actions à mettre en œuvre pour créer un espace numérique de travail (ENT) a été rédigé. Lire la suite pour télécharger le document.
En avril 2023, des chercheurs soutenus par APPRENDRE ont officiellement lancé leur projet de recherche au Centre d’Excellence Denis Mukwege (CEDM), en présence des responsables d’écoles primaires et secondaires de la ville de Bukavu et du territoire de Kabare, ainsi que des autorités rattachées à l’enseignement. Les membres de l’équipe ont eu l’opportunité de présenter la problématique, les objectifs et le choix du milieu d’étude de leur projet.
Soucieux de rénover son dispositif de formation et de supervision, le Tchad a rejoint le programme en 2021. Depuis lors, 16 ateliers de formation ont été organisés, et 355 encadreurs pédagogiques ont été formés. En avril 2023, soit 4 mois après l’achèvement des dernières activités du programme dans le pays, Mohamed Miled, membre du Conseil scientifique, et Johanna Gardrel, co-coordinatrice d’APPRENDRE s’y sont rendus afin d’analyser la qualité de mise en œuvre de son Plan de Travail Annuel. Au cours de cette mission, de premières pistes pour continuer la collaboration se sont dessinées.