Découvrez les nouveaux experts-relais en lecture-écriture
En 2021, le groupe d’expertise thématique (GTE) 5 a dispensé une formation auprès de 10 experts nationaux du primaire et du secondaire venant du Bénin, du Congo-Brazzaville, du Mali, du Niger et du Tchad. L’objectif de cette formation était de concevoir et de réaliser la formation de 40 formateurs et/ou encadreurs de proximité sur l’apprentissage continué de la lecture-écriture, dans leur pays.
Cette année, le GTE 5 s’engage dans le renforcement des compétences de 25 nouveaux experts en lecture-écriture. Contrairement à la première formation, les experts du primaire et du secondaire suivront les ateliers séparément.
Muriel Nicot-Guillorel, coordinatrice du GTE, ainsi que Maryse Bianco et Jean Emile Gombert, membres du GTE, accompagneront les experts du primaire
Comlan Fantognon, Gérard Vigner, Muriel Nicot-Guillorel et Jean Emile Gombert accompagneront les experts du secondaire
Quels sont selon vous les besoins prioritaires en matière d’enseignement-apprentissage de la lecture-écriture au Bénin ?
Kodjo Agbogla:
① Formation sur les ressources de la langue
La plupart de nos apprenants sont incapables de lire (comprendre) et de produire les différents types de textes pour la simple raison qu’ils ne maîtrisent pas les ressources linguistiques nécessaires. Il en est ainsi parce que de nombreux enseignants de français ne maîtrisent pas eux-mêmes ces ressources. Les diverses inspections d’enseignants en situation de classe font observer des énormités. Par exemple, dans une classe de 3e, un enseignant a reproché en notre présence à un apprenant d’avoir écrit au tableau ‘’douloureux’’, sous prétexte que ce mot vient de ‘’douleur’’ et que l’apprenant devait écrire plutôt ‘’douleureux ! Cette situation se comprend aisément si l’on sait qu’un nombre élevé de ceux qui enseignent le français dans notre pays ont des diplômes en Histoire et Géographie, en anglais, en Sciences juridiques, etc. C’est l’une des plaies béantes de notre école, pour ce qui concerne le français.
② Formation à l’analyse et à la compréhension de textes
Ceci est la conséquence directe du point précédent. Ne maîtrisant pas les outils d’analyse de texte, les enseignants ne peuvent faire comprendre les textes aux apprenants et, par conséquent, les conduire à produire des textes. Il faut former les enseignants à comprendre le fonctionnement des différents types de textes. Il existe trois compétences disciplinaires au premier cycle : la communication orale, la lecture et la communication écrite. Le cours de français au premier cycle vise à conduire les apprenants à communiquer aisément à l’oral, à lire (comprendre) et à produire par écrit des textes de types et de genres variés. Au second cycle, une seule compétence existe : la lecture-écriture. Si l’enseignant ne maîtrise pas lui-même les types et les genres de textes, comment pourra-t-il atteindre l’objectif ou les objectifs visés pour les apprenants ?
Emile Hounleba:
① Renforcement des capacités des enseignants en lecture. La lecture est au centre de l’enseignement /apprentissage du français dans une société où presque tout le monde s’exprime en langue local. Or, très peu d’enseignants aiment lire et en ont le goût. Par conséquent, ils ne parviennent pas à donner aux apprenants le goût de la lecture.
② Elaborer avec les enseignants des stratégies à mettre en œuvre pour développer chez les apprenants le plaisir de lire, le goût de la lecture. Car, dans notre société, la lecture est le seul moyen permettant de s’approprier la langue française aussi bien au plan lexical que syntaxique.
Quels sont selon vous les besoins prioritaires en matière d’enseignement-apprentissage de la lecture-écriture au Cameroun ?
Michel Abassa:
① Former les enseignants du primaire de la SIL-CP-CE1-CE2 (Niveau I et Niveau II) à l’enseignement de la lecture initiale en lecture-écriture (décodage-déchiffrage et fluidité)
② Former les enseignants à l’enseignement de la compréhension de texte en lecture (questions d’extraction, Questions inférentielles, questions d’interprétations)
③ Former les enseignants aux différentes stratégies de remédiation en lecture.
Ces besoins sont issus des différentes évaluations des acquis scolaires nationales (Unité des Acquis Scolaire du Cameroun (UAS) 2016-2014,2019) et internationales (PASEC 2014-2019).
Yolande Angèle:
① Besoin de développement des compétences en Lecture-écriture chez tous les élèves en prenant en considération le problème de la diversité ou de la différence en éducation afin que l’Education de qualité pour tous ne soit pas un simple slogan mais une réalité de fait ;
② Besoin de formation continue chez les enseignants dans la perspective de les amener à alterner, multiplier les procédés et les activités d’apprentissage en Lecture-écriture en tenant compte des élèves à besoins éducatifs spécifiques, des formes d’intelligence, des types de mémoire dans la classe qui se veut hétérogène ; ceci dans la mesure où, si l’Ecole doit être inclusive, alors, cette inclusion doit s’appliquer dans chaque classe et dans chaque discipline scolaire ;
③ Besoin par chaque élève d’un livre de Lecture- écriture aussi bien à l’Ecole (surtout au Cours-préparatoire qui est la classe dans laquelle l’élève doit maitriser la Lecture-écriture de sorte à s’approprier ses résumés à partir du cours- élémentaire première année) qu’à la maison. Si l’élève a accès au livre à l’école et n’a pas la possibilité de réviser, répéter, le texte de lecture à la maison il lui sera difficile de lire couramment et par conséquent d’écrire non seulement en Français mais aussi dans toutes les autres disciplines scolaires.