Porteur de projet : Tindaogo Félix Vallean
Établissement(s) partenaire(s) : Université Norbert Zongo
Statut : Terminé
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Au Burkina Faso, malgré un taux d’attrition relativement faible, le recrutement et le maintien des enseignants restent des enjeux stratégiques pour la qualité du système éducatif. Une étude menée dans cinq régions du pays analyse les politiques, pratiques et défis liés à l’entrée dans le métier, la rétention et l’engagement des enseignants du primaire, post-primaire et secondaire. S’appuyant sur une méthodologie mixte et un large panel d’acteurs, elle révèle un haut niveau de satisfaction concernant les processus de recrutement et les relations professionnelles, tout en soulignant des insatisfactions persistantes sur les conditions matérielles, la charge de travail et certains aspects de la formation. Les résultats ouvrent la voie à des actions concrètes, dont la création d’un Observatoire de l’Entrée et du Maintien dans la Profession Enseignante, afin de renforcer durablement l’attractivité et la stabilité de la fonction enseignante.

1. Contexte et enjeux

Au Burkina Faso, bien que les besoins en enseignants soient importants et les taux d’attrition faibles, l’amélioration des processus d’entrée et de maintien dans le métier reste un défi. La recherche porte sur l’attrition, la rétention et l’engagement au travail, avec un ancrage théorique dans :

  • la théorie VIE de Vroom (1964),
  • la théorie de l’engagement (Herbout & Meineri, 2008),
  • la théorie de l’équité (Adams).

2. Objectifs de la recherche

  • Décrire les politiques d’entrée et de maintien des enseignants.
  • Analyser les pratiques d’accompagnement pour identifier forces et faiblesses.
  • Étudier les défis rencontrés sur le terrain.
  • Proposer des pistes d’amélioration.

3. Méthodologie

  • Approche mixte : quantitative (questionnaires) et qualitative (entretiens).
  • Champ : enseignement primaire, post-primaire et secondaire dans 5 régions (Est, Centre, Hauts-Bassins, Sud-Ouest, Centre-Ouest).
  • Acteurs interrogés : enseignants, encadreurs, responsables éducatifs, parents, partenaires sociaux, syndicats.

4. Résultats majeurs

  • Recrutement : 58% par concours directs, 38,9% par test d’intégration, 1,5% par mesures nouvelles. Forte satisfaction (87%) liée au respect des textes et à la transparence.
  • Formation initiale : jugée satisfaisante par 74% des enseignants.
  • Relations professionnelles : très bonnes relations entre collègues, hiérarchie et encadreurs (plus de 90% de satisfaction).
  • Reconnaissance sociale : 73% de satisfaction au primaire, 63% au secondaire.
  • Promotion : satisfaction mitigée (57% globalement).
  • Conditions matérielles et charge de travail : fortes insatisfactions (respectivement 70% et 55%).
  • Violences et harcèlement : existence marginale mais non négligeable, principalement psychologique (7,1%), intimidations (6,6%), discriminations de genre (5,2%).

5. Conclusion

Perspectives : diffusion des résultats (4 articles scientifiques, 1 ouvrage collectif), partenariat avec le ministère de l’Éducation, création d’un Observatoire de l’Entrée et du Maintien dans la Profession Enseignante (OEM-PE) pour assurer un suivi continu.

L’attrition des enseignants au Burkina Faso est relativement faible grâce à des réformes récentes ayant amélioré les conditions de travail.

Des améliorations restent nécessaires, notamment dans la qualité des formations et l’accompagnement pour l’intégration dans le métier.


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