La Confemen, qui fête cette année ses 60 ans, a rendu public le rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC 2019) le 21 décembre 2020, à Dakar au Sénégal.


Réalisée dans quinze pays d’Afrique subsaharienne francophone (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Mali et Togo), l’enquête PASEC va fournir aux décideurs des données objectives leur permettant de faire des choix éclairés en matière de politiques éducatives.

La première évaluation, réalisée en 2014, portait sur le niveau de compétences des élèves en début et en fin de scolarité primaire, en langue d’enseignement et en mathématiques, dans dix pays (Bénin, Burkina, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Tchad et Togo).


La deuxième évaluation s’est interrogée sur :

  • les connaissances et compétences des élèves au primaire ;
  • les connaissances, compétences, caractéristiques et perceptions des enseignants;
  • l’évolution de l’efficacité et de l’équité des systèmes éducatifs ;
  • les facteurs de réussite scolaire.

Cérémonie officielle de lancement du rapport international du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (PASEC2019)


Des défis persistants en langue 


Les résultats de l’évaluation montrent que la majorité des élèves ne disposent pas des compétences attendues dans le cycle primaire. 

Pays positionnant la majorité de leurs élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétence en langue en début de cycle

En début de cycle, plus de 55 % des élèves sont en dessous de la moyenne en langue. Ces élèves éprouvent des difficultés d’apprentissages relativement importantes dans le déchiffrage de l’écrit et la compréhension des mots, des phrases et des textes courts, ainsi que des messages oraux.

A la fin du primaire, plus de la moitié des élèves ne savent pas lire.

Parmi les pays présentant de bons résultats en fin de cycle, le Gabon se distingue en positionnant plus de 93% de ses élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétences




Des acquis à consolider en mathématiques


En début de cycle, plus de 28 % des élèves n’ont pas atteint le niveau « suffisant » en mathématiques. En fin de cycle, près de 62% des élèves sont en dessous de ce seuil. A noter que les taux de réussite sont marqués par des disparités entre les pays et à l’intérieur des pays. 


Pays positionnant en fin de cycle la majorité de leurs élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétence en mathématiques





Le Gabon, le Sénégal, le Burkina Faso et le Burundi constituent les seuls pays à hisser la grande majorité de leurs élèves au-dessus du seuil « suffisant » de compétences.









Renforcer les compétences didactiques et pédagogiques du corps enseignant


Dans la quasi-totalité des pays, la majorité des enseignants dénoncent leurs conditions de travail et leur condition salariale. 

Les seuils de maîtrise des compétences des enseignants se situent à des niveaux relativement satisfaisants, avec des taux de 84 % en langue et 65 % en mathématiques. En revanche, les connaissances didactiques des enseignants sont beaucoup moins solides. Nombreux sont ceux qui éprouvent des difficultés à analyser leurs démarches pédagogiques.

Tous les constats relatifs aux connaissances et compétences des enseignants en général plaident pour des actions de formation initiale et/ou continue qui réserveraient une place importante aux didactiques des disciplines enseignées. La CONFEMEN invite les décideurs et les enseignants à davantage revisiter les différents contours des formations continues
destinées aux enseignants en termes de contenu et de processus d’implémentation.

C’est dans la perspective de favoriser la professionnalisation des enseignants qu’APPRENDRE soutient les pays à travers différentes actions, notamment des ateliers de formation nationaux, des missions d’expertise nationale et internationale, des projets de recherche ou encore des évènements scientifiques. Récemment, le programme a lancé une université d’été au Burkina Faso afin d’améliorer les capacités académiques, didactiques et pédagogiques de 250 enseignants de mathématiques.



Évolution de l’efficacité et de l’équité des systèmes éducatifs


Les deux cycles (2014 et 2019) de l’enquête PASEC ont permis d’analyser l’évolution de l’efficacité et de l’équité des systèmes éducatifs dans 10 pays d’Afrique Subsaharienne.

Pour l’ensemble des 10 pays ayant participé aux deux évaluations, la performance moyenne en langue s’est considérablement améliorée. Deux pays se distinguent par une amélioration substantielle de la performance moyenne des élèves en lecture, à savoir le Bénin et le Niger.

Les progrès observés en langue se confirment également en mathématiques, particulièrement au Bénin, au Congo, au Niger, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Tchad.



Pour découvrir les recommandations de la CONFEMEN, et l’ensemble des résultats, cliquez sur le bouton suivant:

Actualités récentes

Concentration des efforts pour des changements éducatifs durables : Retour sur le séminaire de lancement de la troisième phase du programme APPRENDRE 

Le replay du séminaire inaugural de la troisième phase du programme APPRENDRE de l’Agence Universitaire de la Francophonie, qui s’est tenu les 15 et 16 avril 2025 à Paris, est dès à présent disponible pour celles et ceux qui souhaitent découvrir les moments clés de cet événement. Ce séminaire a réuni des représentants du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de Madagascar et de la République Démocratique du Congo autour d’une ambition commune : renforcer durablement la formation des enseignantes et des enseignants par une action concertée, ciblée et inclusive.

Renforcer le leadership scolaire avec le numérique : 100 cheffes et chefs d’établissement en formation au Congo !

Lancée le 31 mars 2025, la première session du SPOC FORCENUM (Former les Chefs d’Établissements avec le Numérique) est en cours. Cette formation à distance vise à renforcer les capacités managériales des responsables d’établissements scolaires à travers l’usage du numérique, dans un contexte d’enseignement en pleine mutation.

Améliorer la compréhension écrite au collège : un livret en préparation pour accompagner élèves et enseignants 

Un nouveau livret pédagogique est en cours d’élaboration pour renforcer la compréhension écrite des élèves de collège. Ce travail s’appuie sur une approche centrée sur les dimensions énonciatives et discursives des textes, souvent sources de difficulté pour les élèves. Pour concevoir ce livret, une série de tests a été menée au Bénin et au Togo auprès d’environ 800 élèves par niveau (5e, 4e et 3e), dans 36 classes réparties entre établissements urbains et ruraux.