APPRENDRE à la conférence annuelle du CIES : Vers une recherche éducative au service des politiques publiques

Lors de cette table ronde intitulée « Mobiliser des données probantes orientées par la demande dans les pays à revenu faible et intermédiaire pour améliorer les politiques et leur mise en œuvre dans une société numérique », Emilie Doutreloux a représenté le programme APPRENDRE aux côtés d’autres grandes initiatives internationales telles que KIX, What Works Hub for Global Education et Schools2030. Ces programmes partagent une ambition commune : renforcer la capacité des systèmes éducatifs des pays du Sud à produire, mobiliser et utiliser des données probantes, en réponse aux besoins exprimés localement.
Une recherche contextualisée et ancrée dans l’action
Emilie Doutreloux a souligné les efforts déployés par APPRENDRE pour renforcer les capacités nationales de recherche en éducation dans les 26 pays partenaires. À ce jour, 46 études ont été conduites par plus de 350 chercheuses et chercheurs issus de 18 pays, sur la base de problématiques définies par les ministères de l’Éducation, avec un accompagnement méthodologique tout au long du processus.
L’approche du programme repose en effet sur une recherche contextualisée, construite avec les acteurs locaux et orientée vers des résultats concrets : amélioration de la formation des enseignants, renforcement du pilotage pédagogique ou encore appui à la décision à différents niveaux du système éducatif.
Relever les défis structurels et favoriser les synergies
Emilie Doutreloux a également évoqué les défis persistants : faible production scientifique dans certains contextes, accès limité à l’électricité ou à une connexion Internet stable, nécessité de renforcer les ponts entre chercheurs, praticiens et décideurs.
Pour y répondre, APPRENDRE a organisé des séminaires nationaux et internationaux et a proposé des formations à la recherche participative et à l’écriture scientifique, contribuant ainsi à structurer durablement les écosystèmes nationaux de recherche.
Le numérique comme catalyseur de transformation
Une part importante de son intervention a porté sur l’apport des technologies numériques dans la diffusion des savoirs et la montée en compétences des acteurs éducatifs.
Parmi les initiatives emblématiques :
- Le MOOC Certice scol, décliné en trois éditions, a permis de former plus de 50 000 professionnels de l’éducation.
- Le SPOC REMOFED, conçu par le groupe d’experts « Ingénierie de formation et usage pédagogique des technologies », propose six modules personnalisables pour accompagner la transformation numérique des dispositifs de formation.
- L’outil Ev@lang, déployé dans plusieurs pays, permet une évaluation fine des compétences linguistiques des enseignants, facilitant l’adaptation des contenus de formation.
Vers une nouvelle phase du programme APPRENDRE
Enfin, Emilie Doutreloux a présenté les perspectives de la troisième phase du programme, qui visera notamment à approfondir l’articulation entre recherche, contexte local et politiques publiques. Les thématiques de l’inclusion, de l’équité et de la durabilité y occuperont une place centrale.
Le renforcement des partenariats nationaux, la co-construction des projets de recherche, ainsi que le soutien à la collecte et à l’analyse des données seront intensifiés afin d’accroître l’impact et la pertinence des résultats produits.
Son intervention a réaffirmé avec force la vocation d’APPRENDRE : faire de la recherche un moteur de transformation des systèmes éducatifs, en s’appuyant sur une approche rigoureuse, collaborative et résolument tournée vers l’action.

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