En quoi cimenter le rôle de l’Ecole peut non seulement impacter la vie des filles, mais aussi la santé de la planète ? A l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes, deux expertes APPRENDRE apportent des éléments de réponse à cette question. Membre du Conseil scientifique du programme, Denise Orange Ravachol est également la référente du Groupe Thématique d’Expertise « Promotion et enseignement des mathématiques et des sciences ». Sophie Canac, membre du groupe, est Enseignante-chercheuse en didactique de la chimie au Laboratoire de Didactique André Revuz (LDAR).

Chaque année, la Journée Internationale des droits des Femmes (JIF) nous rappelle combien l’égalité femmes-hommes est une priorité. Sa célébration par les Nations Unies et les mobilisations qui marqueront la JIF du 8 mars 2022 s’inscrivent sous le thème de « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». Au regard des préoccupations environnementales et sociétales particulièrement vives de notre époque, dans un contexte où des dérèglements climatiques et des déplacements de populations se multiplient, c’est une façon de reconnaître « la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes »[1].

Cette attention portée aux femmes et aux filles est une loupe pour préciser combien l’éducation (notamment l’éducation à l’environnement, l’éducation à la santé, l’éducation à la citoyenneté) et l’accès à des savoirs émancipateurs pour toutes et tous sont des leviers pour se défaire de rapports de domination entre les genres et d’une vision purement catastrophiste de l’avenir.

L’Ecole a un rôle fort à jouer pour ces enjeux éducatifs. Certes, dans leur vie de tous les jours, les filles et les garçons perçoivent dès leur plus jeune âge des effets des changements climatiques et de la dégradation environnementale. Et plus encore dans des contextes de pauvreté, où les femmes sont particulièrement vulnérables. Toutes et tous s’engagent, de gré ou de force, à différents degrés, à différentes échelles, dans des gestes visant à les enrayer (économie d’énergie, économie de l’eau, lutte contre le gaspillage alimentaire, …).

Sur ce fond de sensibilisation parfois éprouvant de la vie quotidienne, l’Ecole, en tant que lieu dédié à l’étude, offre aux filles et au garçons la possibilité de travailler ces problèmes complexes, de débattre, de prendre du recul et ainsi de produire des solutions possibles fondées, de penser de manière critique les actions qui en découlent, et de se doter d’aides à la décision. Mais la scolarisation doit s’inscrire sur la durée pour rendre possible l’appropriation par tous les élèves de connaissances scientifiques et de compétences à la mesure de la complexité de ces problèmes, et pour le développement d’une « éducation au choix ». Ce faisant, elle donne aux filles « les moyens de faire entendre leur voix et d’être des actrices égales dans la prise de décision liée aux changements climatiques et à la durabilité »[2].

En se donnant comme priorités la professionnalisation des enseignantes et des enseignants et les conditions de leur maintien dans ce métier passionnant mais difficile, le programme APPRENDRE est au plus près de ces questions d’égalité femmes-hommes pour un avenir durable de l’humanité et de la planète.


[1] https://www.unwomen.org/fr/nouvelles/annonce/2021/12/journee-internationale-des-femmes-2022-legalite-aujourdhui-pour-un-avenir-durable

[2] https://www.un.org/fr/observances/womens-day

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